Le verbe haut je titube sur le flow du Danube
Je crache ma salive sur une musique slave
La contrebasse à l’air grave bave du son par salve
le long des rives le vent se lève, je divague, vogue et rêve
Arrimé à mes rimes je ponds un poème
sur ce thème qui m’entraîne jusqu’aux steppes de l’Ukraine
C’est pas du grand art, pas une once d’ombre à Mozart
ni Rachmaninov sur un piano Petrof
juste un air populaire qui passe les frontières
Tzigane, Yiddish ou Klezmer
Sur le flow du Danube
Y’a du monde aux Balkans
Je bois le son au goulot
et tout fout le camp
Porté par le vent d’est venu de Budapest
des notes de cymbalum noient mes soucis d’hommes
ressassent sans cesse un vieil air d’URSS
comme les chœurs de l’armée rouge pleurent les yeux noirs
sur le beau Danube bleu, j’ai pas le cœur aux larmes et songe
à la cale pleine de liqueur qui coulera dans mon corps
J’ai la folie des grandeurs, l’ivresse des profondeurs
loin de Paris et du boulevard Poniatowski
Plus la vodka coule à flots, moins l’accordéon est faux
faut en profiter, tout compte fait, c’est peut-être qu’un conte de fées
écrit un soir d’hiver sur le quai de Bel-Air
et aux douze coups de minuit tout sera fini
Violons, altos…tous tous rendront l’âme
avec le dernier métro, en attendant la rame
sur le flow du Danube y’a du monde aux Balkans
Je bois le son au goulot et tout fout le camp