Ce n’est pas tristement que j’écris ce testament
pas la mort dans l’âme mais pour l’amour de l’art
Je vais tirer le rideau, lâcher le micro
ça sent la fin, ça sent le sapin
On dit que les meilleurs partent les premiers
qu’on passe vite de mec bien à macchabée
voilà donc mon unique dernière volonté
profiter tant qu’il est temps avant de claquer
Car c’est pas le pied d’en avoir un dans la tombe
Et c’est pas de pot d’y laisser la sienne
Tant que j’ai de la veine je croque la vie
avant de bouffer des pissenlits
Je profite tant qu’il est temps
du son dans mes tympans
Je profite tant qu’il est temps
du sang qui bat dans mes tempes
A l’horizon funeste mon oraison funèbre
Va falloir quitter la scène, fini les larsens
Des feux de la rampe, aux flammes de l’enfer
Je vais être bouffé par les vers, 6 pieds sous terre
Pourtant moi vous savez, je voulais pas clamser
J’avais pas besoin de canner pour voir les Champs-Elysées
Comme le disait Vian, je voudrais pas crever
mais là je brasse du vent, va falloir y aller
C’est pas le pied d’en avoir un dans la tombe
C’est pas de pot d’y laisser la sienne
Tant que j’ai de la veine je croque la vie
avant de bouffer des pissenlits
3ème couplet, malheur ! Voilà ma dernière heure
Je dévisse mon billard et mes roues de rollers
J’ai Anubis, Hadès toute la clique aux fesses
Je tire ma révérence et quitte cette brève errance
Entre le grave et l’aiguë, le son est ma cigüe
J’expire à la Shakespeare, c’est le dernier soupir
d’un malade imaginaire, en fin de concert
qui comme hier Molière, meurt en pleine lumière
et c’est pas le pied d’en avoir un dans la tombe
C’est pas de pot d’y laisser la sienne
Tant que j’ai de la veine je croque la vie
avant de bouffer des pissenlits